Des Mayons à Vidauban et au Luc (83)  Plaine des Maures - 29 avril 2018

          Cette année, la météo est capricieuse, et toute la semaine nous nous sommes demandé à quelle sauce nous allions être confrontés le dimanche de la sortie. Mais Météo-France a subitement repoussé la pluie à 17 heures le dimanche soir, et c’est sous un ciel clément voire ensoleillé que la majeure partie de la journée s’est déroulée pour les 35 participants dont certains venus de SRO fort éloignées. Un co-voiturage efficace a permis de réduire le nombre de véhicules à 10.

 

1 : chemin de Rascas aux Mayons

          Première station visitée autour du point de rendez-vous. Ce n’est pas la profusion cette année, sans doute une conséquence de l’été 2017 catastrophique (sécheresse + chaleur). Néanmoins, les Serapias neglecta sont très nombreux, les Anacamptis picta un peu moins mais très bien fleuris. Pour les Serapias cordigera, ce ne sont encore que des boutons, et les S. lingua commencent à fleurir. Sur les talus de la route, rendus calcaires par des années de gravillonnage, nous trouvons de beaux Ophrys splendida en pleine floraison, et 2 types d’Ophrys du groupe scolopax forts différents : les premiers sont classiques, au labelle horizontal et très refermé sous le dessous. Le second groupe nous fait immédiatement penser à O. vetula, bien connu des Maralpins venus en nombre, et qui présente un labelle pendant, ventru, et une macule souvent en forme de tête de mort. C’est une dénomination plus logique que l’épithète O. pseudoscolopax utilisé jusqu’alors pour cette population.

 

Liste des espèces rencontrées :

Anacamptis picta

Limodorum abortivum

Ophrys scolopax

Ophrys splendida

Ophrys vetula

Serapias cordigera

Serapias lingua

Serapias neglecta

 

 2 : les Jaudelières au Cannet-des-Maures

          Deuxième lieu visité, le mythique pré des Jaudelières, mais nous commençons la visite par le sous-bois du parking où nous découvrons de nombreux Epipactis microphylla en boutons, beaucoup de Cephalanthera rubra dont certains fleuris, et les premières fleurs épanouies du Limodorum abortivum. Quelles belles fleurs ! Dans le pré même, toujours beaucoup de Serapias neglecta et d’Anacamptis picta, quelques S. lingua, 2 olbia fleuris, peu de cordigera, en boutons, ainsi qu’une demi-douzaine de Cephalanthera longifolia vieillissants.

          Ce pré est surtout connu pour ces hybrides, et cette année encore les très beaux et variables Anacamptis picta x papilionacea subsp. expansa (A. x yvesii) sont assez nombreux. Ils continuent à persister malgré la disparition du dernier A. papilionacea subsp. expansa il y a déjà longtemps. Celle des Anacamptis laxiflora est plus récente, mais on ne trouve qu’un seul hybride Anacamptis picta x laxiflora (A. x heraclea). Du côté des hybrides de Serapias, nous trouvons 3 pieds de S. x kelleri (cordigera X vomeracea) et un seul de S. x ambigua (cordigera x lingua). Le pré commence d’ailleurs à s’embroussailler sérieusement.

 

Liste des espèces rencontrées :

Anacamptis picta

Cephalanthera longifolia

Cephalanthera rubra

Epipactis microphylla

Limodorum abortivum

Serapias cordigera

Serapias lingua

Serapias neglecta

Serapias olbia

X Anacamptis picta x laxiflora = A. x heraclea

X Anacamptis picta x papilionacea subsp. expansa = A. x yvesii

X Serapias cordigera x lingua = S. x ambigua

X Serapias cordigera x vomeracea = S. x kelleri

 

3 : vers le pont romain de la Garde-Freinet et le croisement D. 558 X D. 48 au Cannet-des-Maures

          Troisième arrêt vers le pont romain où nous commençons par pique-niquer dans un petit vallon fleuri d’orchidées, à l’ombre des majestueux pins parasols. Après la traditionnelle photo de groupe, nous observons tout d’abord un magnifique hybride toujours très spectaculaire, Serapias x albertii (neglecta x vomeracea), puis les premiers Serapias cordigera en fleurs. Les petites pelouses nichées entre les dalles rocheuse du Permien nous offrent une profusion de Serapias lingua et olbia, dont certains manifestement plus ou moins intermédiaires.

          Vers le croisement, les talus abritent une belle population d’Ophrys splendida, quelques O. scolopax, et surtout 2 beaux exemplaires de l’hybride entre les 2, une nouveauté pour la station pourtant déjà bien riche. Les lieux humides proches de la route renferment une population assez importante du majestueux Anacamptis laxiflora, qui se maintient tant bien que mal au fil des années. Dans les zones sèches, encore des Serapias cordigera et des Neotinea lactea complètement défleuris. Plus loin, c’est une petite population de l’hybride assez caractérisé entre lingua et olbia qui est découverte. Nous finirons par d’autres O. splendida qui résistent dans une friche agricole, accompagnés par quelques Serapias vomeracea en début de floraison.

 

Liste des espèces rencontrées :

Anacamptis laxiflora

Anacamptis picta

Neotinea lactea

Ophrys scolopax

Ophrys splendida

Serapias cordigera

Serapias lingua

Serapias neglecta

Serapias olbia

Serapias vomeracea

X Ophrys scolopax x splendida

X Serapias lingua x olbia

X Serapias neglecta x vomeracea = S. x albertii

 

4 : Bois du Rouquan à Vidauban

          Dernière grande station à visiter cet après-midi, le fameux Bois du Rouquan qui se situe sur la commune de Vidauban. C’est d’ailleurs plutôt la bande des 20 m du bord de la route que nous parcourons et non le bois lui-même, pour la même raison qu’à Rascas. C’est tout d’abord un Anacamptis pyramidalis en fleur qui fait notre le bonheur, le premier. Les Ophrys incubacea sont assez nombreux mais pratiquement défleuris, comme les O. provincialis plus rares. Un seul hybride entre les 2 est observé, mais il est très caractéristique.

         Près d’un petit groupe d’Anacamptis laxiflora en début de floraison, 2 hybrides A. x heraclea (laxiflora x picta) se distinguent par leur port plus vigoureux. Annie nous en trouvera 2 autres plus loin. Tout à côté, les Serapias olbia n’arborent pas leur couleur habituelle rouge vineux, mais le jaune clair de la forme ochrantha, tout comme un très beau S. neglecta un peu plus loin qui est littéralement mitraillé par les photographes. A côté, l’unique Orchis purpurea vu de la journée, bien fleuri, qui se trouve être une nouveauté pour la station ! Dans les ruisseaux et mares temporaires, nous pouvons observer 2 plantes caractéristiques de ces milieux très particuliers : Ophioglossum lusitanicum et Isoetes durieui. Plus loin, après les premiers Platanthera bifolia trouvés en fleur, c’est un Ophrys scolopax à double labelle qu’Éric nous montre.

          Sur le retour de l’autre côté de la route, moins de plantes mais quand même de beaux Serapias lingua, quelques Ophrys incubacea encore potables, des Himantoglossum robertianum et des Neotinea lactea complètement défleuris. Quelques gouttes commencent à tomber, mais s’arrêtent vite : il n’est que 16 h 30.

 

Liste des espèces rencontrées :

Anacamptis laxiflora

Anacamptis picta

Anacamptis pyramidalis

Himantoglossum robertianum

Limodorum abortivum

Neotinea lactea

Ophrys incubacea

Ophrys provincialis

Ophrys scolopax dont 2 labelles

Orchis purpurea

Platanthera bifolia

Serapias cordigera

Serapias lingua

Serapias neglecta dont f. ochrantha

Serapias olbia f. ochrantha

X Anacamptis laxiflora x picta = A. x heraclea

X Ophrys incubacea x provincialis

 

5 : vers le camping des Bruyères au Luc

          Dernier arrêt et c’est sous un ciel de plus en plus menaçant que nous abordons la dernière station, visitée assez rapidement, mais qui nous fait découvrir 3 nouvelles espèces : quelques Anacamptis champagneuxii dont un avec une fleur encore visible, de très nombreux Anacamptis papilionacea subsp. expansa à tous les stades de floraison, et enfin pour couronner le tout une touffe de 5 Ophrys speculum encore très bien fleuris. Protégés comme ils le sont, ils ne risquent pas d’être écrasés accidentellement… Il est 16 h 55, nous nous séparons sous la pluie qui commence à tomber assez vigoureusement : 5 minutes d’avance sur la prévision !

 

Liste des espèces rencontrées :

Anacamptis champagneuxii

Anacamptis papilionacea subsp. expansa

Ophrys speculum

         

          En conclusion, nous avons visité 5 stations situées sur 5 des 6 communes de la Plaines des Maures. Seul Gonfaron nous a échappé cette fois-ci, ce n’est que partie remise car la commune possède de belles stations elle aussi. Nous avons observé 24 espèces dont la majorité bien fleuries, et 8 hybrides différents, plus quelques formes et lusus. La Plaine des Maures tient toujours ses promesses ! Et depuis que la Réserve Naturelle Nationale a été créée, l’avenir de ce magnifique espace naturel est beaucoup plus assuré, ce qui rassure tous les protecteurs de la nature. Nous avons d’ailleurs pu en parler avec 2 gardes rencontrés sur le terrain et qui faisaient leur boulot de surveillance. Merci à tous pour la belle journée que nous avons passée ensemble.

 

Participants (35) :

 

SFO PACA (22)

ARSANTO Jean-Pierre, BLAIS Pierre-Michel, BOISSIN Jean-Jacques, BOULLENGER Philippe, BUSI Mikaël, DAVIET Bruno, DECLAUX Colette, DURAND Régine & Yves, GUÉGAN Jean-Pierre, HAMARD Michel & Danièle, HERENSTEIN Dominique, HEYMES Jean-Marc, LOVET Jacques, PINAUD Annie & Michel, PELOLLI Léo, SUZOR Christian & Maryse, VINCENT Paul, WAGNER Gérard.

 

SFO Languedoc (1)

FLEURY Christian

 

SFO Lorraine Alsace (5)

DROLLINGER Christian & Isabelle, GEORGES Monique & Guy, HOFFMANN Elyane

 

SFO Normandie (2)

DAVÉE Christophe, PERRACHON Claire

 

SFO Poitou-Charente-Vendée (1)

PIAUX Julien

 

SFO Rhône-Alpes (3)

REGAZZONI Sylviane, ROLANDEZ Serge, SAULNIER Éric

 

Invité (1)

LARZILLIÈRE Julien